Voilà l'archétype du spectacle peaufiné, travaillé dans le détail et des costumes et de la gestuelle, mariant agréablement le chant et les dialogues. Un spectacle soigneusement réalisé où tout est calculé pour que les effets soient efficaces.
Il fait appel à des sentiments et émotions pêle-mêle, allusions à des situations vécues par une majorité d'individus. à savoir: les plats cuisinés par la grand-mémé, les brimades scolaires, les premiers émois amoureux, les tentatives lamentables de séduction, la confrontation avec la mort d'un animal ou d'une personne chérie, les relations complexes entre parents et enfants, la découverte effrayante d'une violence conjugale, les défis débiles et les provocations grotesques, les cadeaux attendus mais point reçus, les premières vacances loin des parents...
C'est monté de manière fluide. C'est joué dans une dynamique que relancent des chansons pastichants des tubes d'autrefois et des musiques du début de la décennie 1960. C'est amusant, divertissant. Une soirée familiale pour évoquer le passé en sortant d'une salle de spectacle où les idoles de l'époque sont revenues fredonner leurs tubes de jadis. Peut-être une forme un peu sophistiquée de théâtre-document pour début de soirée en télévision grand public. Pas assez sans doute pour stimuler la curiosité des ados d'aujourd'hui.
Les comédiens ont le punch nécessaire. Ils chantent pas mal, jouent assez bien de leurs instruments. Ils bougent avec justesse et leurs jeux synchronisés témoignent d'un travail soigné. On rit. On se remémore. Mais la nostalgie est-elle vraiment ce qu'il convient de cultiver dans le monde d'aujourd'hui ?