"Bon d’accord, je ne dis rien d’autre, et je dois dire que je suis pas fier de vous avoir ramenés, pas du tout, je suis pas fier de, vous savez, vous avez votre monde, ce monde tout beau et c’est comme si j’avais ramené un chat mort ici et que je l’avais laissé sur le canapé."
Liam, couvert de sang, interrompt un diner romantique entre sa soeur et son beau-frère, Helen et Dany. Ses explications sont confuses, il se reprend à plusieurs reprises, tente de faire advenir la vérité ou au contraire de la dissimuler. Face à lui sa famille devient témoin d'un fait divers monstrueux et doit faire des choix. Les thématiques sont celles chères à Dennis Kelly : la sécurité, la famille, la violence, les médias...
Metteur en scène et acteur, Antonin Chalon est à suivre de près. Il est responsable de la direction d'acteur de deux Dennis Kelly sur Avignon. After the end' à la Manufacture et cet Orphelins à la Factory. After the end présente deux adolescents qui se terrent dans un abri anti-atomique à l'abri d'un monde qu'ils pensent post-apocalyptique.
C'est l'oreille d'un musicien qu'il faut pour monter du Dennis Kelly ; la partition tendue et métronomique d'Antonin Chalon rend grâce au texte avec succès.
Orphelins propose une mise en scène minimaliste qui atteint elle aussi son but : une montée en tension dans laquelle les spectateurs glanent des indices au fur et à mesure et entrent peu à peu dans l'horreur. La scénographie ultra épurée - une table, des chaises - laisse aux acteurs le soin de porter cette histoire à bout de bras. La musicalité du texte est respectée par Augustin Bouchacourt, Maxime Bouteraon et Caroline Marcos et tout sonne juste.
Source : www.ruedutheatre.eu Suivez-nous sur twitter : @ruedutheatre et facebook : facebook.com/ruedutheatre