D’abord et avant tout, c’est un spectacle porteur de dynamisme et d’optimisme. Chacun, quel que soit son physique, donne l’optimum de ce qu’il est capable de réaliser. C’est ensuite une image rayonnante de l’intégration, de la collaboration, de la cohésion de groupe, de la complémentarité des individus. C’est enfin la preuve d’une énergie au service de la créativité, de l’expression de soi dans la sincérité hors compétitivité.
Roya The Destroya, unijambiste de naissance, est sans doute la plus spectaculaire. Elle se comporte en danseuse acrobatique, rayonnante, performante, décomplexée. Slowmotion Phax démontre que, au-delà de la cinquantaine, il est possible d’être un virtuose de la ‘slowmotion’, une pratique corporelle alliant une souplesse à toute épreuve et un don de mime expressif en diable.
Originaire de Madagascar, Micael Anigbe, est un maestro de la ‘break dance’. La séquence où il tourbillonne sur la tête couronne le reste d’une prestation surprenante. Hello Shelly a quitté le Kosovo lors de la guerre. Elle affirme un physique robuste dont elle use jusqu’à la provocation pour démontrer que la femme, même dans la boxe thaïe et la ‘pole dance’, parvient à demeurer féminine sans vulgarité.
Chanteuse lyrique, Aurélie Castin, est à l’antipode des improvisations des arts de la rue. Elle intègre un chant personnel au sein de mélodies basées aussi sur le rythme. Et cela, c’est le domaine de Big Ben Beatbox, qui s’en donne à pleine voix lui aussi pour bruiter, scander, ponctuer, remuer.
Comment ne pas s’en retourner avec une goulée d’espérance revivifiante. Avec la certitude d’avoir communié durant une heure avec les interprètes autant qu’avec les autres spectateurs. Avec une vision qui dépasse les échecs, les découragements, la morosité contagieuse, l’affrontement avec des réalités dramatiques de vies mouvementées dans un univers qui affectionne de cultiver des peurs de plus en plus collectives, qui met à la une des medias les catastrophes et les dysfonctionnements socio-politiques.
