Deux femmes dessinent sur des planches à la craie et au pinceau, sous le regard curieux des spectateurs qui s’installent devant elles. Puis, d’un regard complice, elles débutent le récit simple et pourtant plein de fantaisies d’une enfant nommée Nikki. Enfilant sur leur tête des caisses en ardoises noires, elles tracent avec une précision impressionnante les traits de leurs personnages. On rencontre ainsi ses parents, ses grands parents, son petit copain... Les vacances à la mer, les devoirs avec son père, les fêtes de mariage, la grand mère devant sa télévision, le premier amour timide… Un parcours assez banal dans lequel chacun pourra se retrouver.
Au fil de l’histoire, les protagonistes accrochent les peintures dans leur atelier. On se rend alors compte que ces ardoises dessinées devant nous représentent les épisodes de la vie de Nikki. Elles s’imbriquent entre elles, comme les éléments d’une vie qui ont fait d’une personne ce qu’elle est. On découvre ainsi petit à petit les souvenirs de cette enfant devenue femme, et les judicieux liens entre eux. Mais dans ce monde où tout est dessin, il y a certains tracés qu’on ne peut malheureusement pas effacer. D’autres qui sous les larmes et l’eau vont disparaître devant nos yeux.
Justine Macadoux et Coralie Maniez nous proposent un théâtre différent, où les arts plastiques trônent et elles transmettent une ambiance intime avec de simples sons. Leur façon de communiquer à la frontière entre Mister Bean et les Minions offre un amusement au public, mais pas seulement. Leur prestation est juste et simple, cadrée avec une précision millimétrée, avec un rythme doux et captant l’attention du début à la fin. Une fin qui revient sur le rapport de Nikki avec sa mère, et sa recherche identitaire.