Critique - Jeune Public - Tournai
Magic Kermesse
Champ de foire autrement autrefois
Par Michel VOITURIER
Les attractions sont plutôt désuètes. Les personnages caricaturés à la limite du cliché. Mais ce passéisme documentaire fait vite place au rythme effréné de l’histoire toute simple de la visite de quelques personnages à travers les manèges, les baraques foraines, les métiers traditionnels.
Un gamin et son chien, une femme séduisante, un dragueur populaire, un patibulaire kidnappeur d’animaux de compagnie, un agent de police sorti des albums de « Quick et Flupke », un marchand de caricoles, divers visiteurs et autres acteurs de la kermesse. Car on ira sur la grande roue, les autos tamponneuses, les montagnes russes, les balançoires, devant le stand de tir, dans le train fantôme, le cabaret…

Un homme orchestre
Toute cette agitation permanente ne laisse voir que sa représentation. On imagine l’énorme travail accompli derrière l’écran blanc qui révèle les ombres chinoises inventives, expressives et ingénieuses. Par contre, on voit et entend Chris Devleeschouwer installé, côté jardin dans son refuge, inventer les musiques et les bruitages de ce qui se passe sur la toile.
Il joue de tout, il s’empare d’objets insolites pour produire des sonorités ponctuant les gags, les rythmes sautillants des personnages et des décors. Il est un spectacle à lui tout seul. C’est Monsieur bande son, musicien et sonorisateur, commentateur et protagoniste de l’histoire. Comme ses deux comparses en coulisses, il fait preuve d’une virtuosité prodigieuse.
C’est comme un retour au cinéma muet d’avant le parlant. Cela a son côté burlesque un peu élémentaire. Du coup aussi, son aspect documentaire historique vaguement nostalgique d’une époque où les attractions ne visaient pas encore vraiment la course au spectaculaire et au sensationnel à tout prix.